Le 16 septembre 2024 marquera le 40e anniversaire du passage spectaculaire de Michael Jackson et ses frères au Stade olympique de Montréal.
Pour les médias américains, l’auteur-interprète de la célèbre chanson Billie Jean est le roi incontesté de la musique pop. Mais les mélomanes qui ont grandi dans les années 1980 et 1990 vont encore plus loin : Michael Jackson est simplement le plus grand artiste de tous les temps.
Un trésor d’une valeur inestimable pour la culture américaine.
Nul ne pourrait contredire cette affirmation, car avec ses 500 millions de disques vendus à travers le monde, Michael a marqué l’histoire de la musique, et ses vidéoclips ont révolutionné cette industrie qui avait besoin d’être réinventée.
Comme preuve de l’influence Michael Jackson, en 1983, MTV avait connu des pertes de 50 millions de dollars après seulement deux années d’existence, et sa société mère était prête à tout arrêter.
Or, l’immense succès des vidéos Billie Jean, Beat It et Thriller ont permis à MTV de réaliser son premier bénéfice trimestriel. Dit autrement, Michael Jackson a sauvé la vie de la chaîne de télévision musicale qui, paradoxalement, le rejetait au début.
En 1984, la « Jacksonmania » a atteint son paroxysme, et sous la dictée de son mari (Joe Jackson) et du promoteur Don King, la mère de Michael le convainc d’accepter de faire une tournée avec ses frères, qui éprouvaient des problèmes financiers.
Ainsi est né le « Victory Tour », et les 16 et 17 septembre, Montréal allait accueillir Michael Jackson et ses frères au Stade de l’architecte Roger Taillibert, qui était censé être doté d’un toit à toile rétractable, mais hélas…
L’engouement pour cette tournée était si fort que c’est seulement le 5 septembre que la métropole a reçu la confirmation des deux spectacles de Michael Jackson au Stade olympique.
Les billets, qui étaient vendus au prix de 40 $ (estimé à 121 $ aujourd’hui), se sont envolés comme des petits pains chauds.
Je me souviens comme si c’était hier : deux ans auparavant, à l’été 1982, j’avais pu voir le roi de la pop en concert avec Diana Ross, au Forum de Montréal, mais cette fois, dans le cadre du « Victory Tour », c’était différent.
C’était magique, car il y avait le moonwalk, le gant blanc et l’ascension fulgurante de Michael au rang des personnes les plus célèbres au monde.
Mon ami, ma petite sœur, ma mère et moi avions pu nous procurer des billets pour la deuxième soirée.
Au total, ces deux concerts grandioses ont attiré près de 115 000 spectateurs. Le métro Pie-IX était si bondé qu’il était difficile d’accéder aux portes d’entrée du Stade.
Pas loin de nous, une septuagénaire d’origine jamaïcaine ne pouvait retenir ses larmes après s’être fait voler son billet. Tandis que le Grand Antonio, un itinérant reconnu pour sa force physique, ne détenant aucun billet, est parvenu à entrer dans le stade sans difficulté.
D’ailleurs, il a été l’unique personne au Québec à avoir pu rencontrer Michael Jackson et prendre une photo avec lui.
L’arrivée sur scène de Michael était magistrale, et la foule était en délire lorsque les frères Jackson ont commencé à chanter Torture, un morceau tiré de leur album Victory.
À vrai dire, le son n’était pas fameux, mais derrière nous, une fillette portant un gant blanc et le célèbre manteau Beat It reprenait pour nous toutes les chansons de l’album Thriller.
En effet, « The Big O » donnait des allures de rassemblement de sosies de Michael Jackson.
Quelle que soit leur couleur de peau, tous les jeunes voulaient ressembler au chanteur afro-américain. Du moins danser et bouger comme lui.
D’ailleurs, après le spectacle, pas trop loin du Stade, quelqu’un a monté sur une fourgonnette avec une radio boom box pour exécuter les pas de danse légendaires du « King of Pop » devant une foule immense .
Quand les gens ont constaté que cet individu n’était nul autre que Michael Jackson qui prolongeait le spectacle dans les rues du quartier Hochelaga, ils se sont rués vers la légende, et la police a dû intervenir pour protéger Michael et ses frères.
La vérité, c’est que l’artiste, qui est natif de Gary, Indiana, vouait une affection particulière aux Montréalais.
Par exemple, lors de la sortie mondiale du vidéoclip Thriller, le 2 décembre 1983, il a permis à l’animateur québécois Michel Jasmin d’être le premier dans le monde à avoir présenté le court-métrage de 14 minutes, au réseau de télévision TVA.
Je me souviens.
D’après l’auteur Ian Halperin, Michael assistait incognito à des matchs du Canadien au Forum, et non seulement il voulait s’établir à Montréal, il embrassait aussi la cause séparatiste des Québécois.
Bref, il faut dire qu’à l’époque, Montréal façonnait par sa splendeur et son unicité, et qu’une histoire d’amour entre le roi de la pop et la métropole était inévitable.
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