Après sa piètre prestation (imitation d’un kangourou) aux JO de Paris 2024, elle a été la risée mondiale, nourrissant la créativité de nombreux internautes qui la parodiaient sur les réseaux sociaux.
Or, aujourd’hui, Rachael Gunn, mieux connue sous le nom de Raygun, a été sacrée numéro 1 par la Fédération mondiale de danse sportive.
En effet, la saga continue, et elle a atteint des sommets d’absurdité.
Indubitablement, le sacre de l’Australienne représente une gifle au visage de ceux et celles qui ont enfanté le breakdance dans les rues du South Bronx, à la fin des années 1970.
Je pense notamment à Tony « Wave » Wesley du New York City Breakers, à Richard « Crazy Legs » du Rock Steady Crew.
Je pense également aux nombreuses personnes qui, comme moi, ont passé de longues heures devant leur télé et leur magnétoscope VHS pour revoir encore et encore les films Beat Street et Breakin, afin de bien saisir les pas de Michael « Boogaloo Shrimp » Chambers et Bruno « Pop N Taco » Falcon, deux légendes du breakdance.
Qu’ont donc en commun ces géants du break dancing et Raygun, la nouvelle « reine » de cette danse populaire ?
Certainement pas le talent ou la créativité.
Des ghettos de New York aux Jeux olympiques de Paris, en passant par les rues du centre-ville de Montréal, a fait du chemin. Plus de 45 années d’existence.
J’ose croire qu’il n’est pas épuisé, qu’il se porte bien.
Cependant, force est de constater que les racines sociales et culturelles de la danse qui a bercé mon adolescence ont été arrachées.
Pour ne pas se perdre dans un imbroglio à caractère racial, précisons que la danse est un langage universel, qui n’a donc pas de frontières, mais qui impose néanmoins ses limites en ce qui concerne la tolérance.
Osons le dire : le classement douteux de la Fédération mondiale de danse sportive constitue bel et bien une tentative de réduire malhonnêtement l’importance de cette danse qui a été créée par les jeunes des quartiers noirs et latinos du Bronx.
Bref, cette étrange histoire montre clairement qu’il y a « un éléphant dans la pièce », mais en réalité, cet éléphant n’est qu’un kangourou qui n’a pas sa place parmi les grands.
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