
Pour un parent, la disparition d’un enfant représente l’un des moments les plus douloureux qui soient. En attendant le retour de cet être cher, on se pose des questions qui nous plongent dans la peur et l’inquiétude. Au Québec, en moyenne, 16 enfants disparaissent chaque jour. Or, depuis que Ariel Kouakou a manqué à l’appel en 2018, les disparitions d’enfants sont de plus en plus fréquentes dans la communauté noire de Montréal.
Où se trouve donc Camila Benjamin ?
C’est la question qui est sur toutes les lèvres en ce moment. Cette jeune adolescente (16 ans) a été portée disparue le 2 février 2025.
Elle a été vue pour la dernière fois par ses amis au Centre Eaton, dans le centre-ville de Montréal. Par la suite, certaines personnes l’auraient repérée à Montréal-Nord.

Avant de poursuivre, je dirai sans ambages que je connais assez bien des membres de la famille de Camila, et que les conflits familiaux ne seront pas abordés dans ce texte, comme me l’avait suggéré un lecteur.
Cela dit, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, la mère de Camila supplie celle-ci de rentrer à la maison. « Camila, je t’en supplie, où que tu sois, tu nous manques… Nous t’attendons », a insisté Jessica Benjamin, en pleurs, dans la vidéo qui dure environ deux minutes.
Charaine, la grand-mère de Camila, était aussi inconsolable lorsque je l’ai appelée pour avoir un peu plus d’informations sur la situation.
Notre amitié a plus de 20 ans, et c’était la première fois qu’elle me laissait découvrir son côté vulnérable. D’une voix empreinte de tristesse, elle a exprimé sa douleur et son impuissance face à la disparition de sa petite-fille.
« Elle me manque tellement. J’ai hâte qu’on la retrouve. Et je suis reconnaissante à ceux et celles qui nous aident à retrouver Camila », a-t-elle lancé, avant de mettre fin à la conversation.
Ces moments de tristesse ne sont pas sans rappeler le SOS lancé par Roseline, la mère d’Alexandra Lumbayi, une étudiante congolaise, qui a été portée disparue le 2 octobre 2024, à Trois-Rivières.

Une semaine après cette mystérieuse disparition, le corps d’Alexandra a été retrouvé dans la rivière Saint-Maurice, près de l’île Saint-Quentin.
Tant de mineurs de la communauté noire manquent à l’appel sans que des pistes de solutions soient trouvées.
Par exemple, la police de Toronto a déclaré à l’organisme Now Toronto que 110 des 200 jeunes âgés de 12 à 17 ans portés disparus en 2024 étaient Noirs.
Ces statistiques sont révélatrices de la disproportion des enfants noirs disparus et les autres.
Aux États-Unis, même son de cloche : la majorité des enfants qui disparaissent sont Noirs.

Afin de remédier à la situation, des élus noirs ont demandé au procureur en chef des États-Unis et au directeur de la police fédérale (FBI) d’octroyer des ressources nécessaires pour déterminer si ces disparitions sont anormales ou si elles sont symptomatiques d’une tendance lourde dont on doit s’occuper.
En Angleterre, la communauté noire est également aux prises avec cette problématique, et des leaders s’inquiètent de l’inaction des dirigeants du pays, et pour cause : une étude révèle que les jeunes Noirs courent un risque accru de disparition et de manque de soutien de la part du gouvernement et des agences d’État en raison de discrimination.
Il est donc dommage que, au Québec, nous ne disposions pas de statistiques sur les disparitions d’enfants noirs.

Cependant, en attendant ces chiffres, unissons nos efforts pour retrouver Camila Benjamin. Elle a le teint d’une personne métisse, aux yeux et aux cheveux bruns. Elle mesure 5 pieds 5 pouces et pèse 130 lbs.
Si vous détenez des informations concernant Camila Benjamin, composez le 911 ou appelez 450-662-4636.
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1 Commentaire
Merci du fond de coeur pour ce brillant travail de denoncement qui pourrait attirer l’attention du gouvernement , de toute la communauté tout entière et en particulier les noirs