Le coup est dur. Alors que le 25 juin 2009, le monde entier a pleuré la mort du chanteur Michael Jackson, qui s’est éteint à la suite d’un arrêt cardiaque, le 3 mars 2019, par la magie cinématographique, le réalisateur Dan Reed le ressuscite pour « mieux le tuer »…
Au risque de racialiser cette discussion, je dirais sans ambages que la couleur de peau du roi de la musique pop est à la base de ce « meurtre » commandité par le réseau HBO.
Il ne fait aucun doute que Michael Jackson a été le plus grand artiste de tous les temps. Un roi sans conteste. Jamais un artiste n’était parvenu à toucher les publics de manière aussi universelle. Ses 750 millions de disque vendus à travers le monde et la popularité de son moonwalk – mouvement de danse – appuient bien mes propos.
Michael Jackson ou Elvis Presley?
Or, dans la pensée de l’Amérique blanche, ce titre ne devrait pas être attribué à un Noir.
On fait tout pour garder Elvis Presley comme le « King » dans l’imaginaire collectif, quitte à assassiner la réputation d’une légende.
Cette dichotomie entre les goûts musicaux de l’Amérique blanche et ceux de l’Amérique noire n’est pas nouvelle. Elle remonte à très loin.
Permettez-moi de pousser ma réflexion en vous dévoilant un événement historique qui a bouleversé le monde de la musique.
Au milieu des années 1970, la scène musicale des États-Unis a été dominée par les artistes noirs, de Marvin Gaye à Stevie Wonder, en passant, bien sûr, par The Jackson 5.
Durant cette domination afro-américaine, la musique disco, qui puise ses racines dans le funk, le soul et le pop, règne sur le nightlife américain et européen et devient incontournable.
Cependant, en 1979, se sentant envahis par les artistes noirs Donna Summer, Barry White, Gloria Gaynor ou le groupe Chic, des ténors de la population blanche organisent une soirée portant sur le thème anti-disco « The Disco Demolition Night » – la démolition du disco.
Au cours de cette manifestation visiblement raciste, des milliers de gens ont été invités à brûler les disques de cette musique noire pour refaire place à la musique rock, afin que le trône d’Elvis Presley ne soit pas menacé.
C’était bel et bien la mort du disco, dans une tentative délibérée visant à blanchir l’univers musical.
Pour paraphraser le héros haïtien Toussaint Louverture, disons qu’en détruisant le disco, l’Amérique blanche n’a abattu que le tronc de l’arbre musical des Noirs, et que celui-ci a repoussé, car ses racines sont profondes et nombreuses.
Nous sommes passés de « la fièvre du samedi soir » à la fièvre jacksonienne.
En effet, trois années plus tard, en 1982, Michael Jackson frappe de plein fouet les racistes avec son album Thriller. Et récidive avec Bad, à l’été 1987.
Quand Netflix devient une Cour d’appel
Quittons les belles années de Michael, revenons sur les lieus du crime, où HBO, le principal suspect, est accusé de meurtre au premier degré par la population noire.
Leaving Neverland. Que puis-je bien dire sur ce complot bien ou mal orchestré par ces trois mousquetaires de la fabulation – Dan Reed, Wade Robson et Jimmy Safechuck?
Je n’aurais peut-être pas rédigé ce texte si le chanteur noir n’avait pas subi un procès et qu’il n’avait pas été acquitté de toutes ces accusations.
Je ne crois pas non plus que, dans un contexte similaire, HBO aurait diffusé un documentaire intitulé Leaving Graceland – faisant référence à la maison d’Elvis Presley.
Et je ne puis m’empêcher de me demander si les stations de radio du Québec auraient désavoué Céline Dion si elle avait subi un tel avilissement.
D’ailleurs, les auditeurs de la Belle Province commencent déjà à ressentir le vide créé par l’absence de succès musicaux tels que « Billie Jean », « Beat it » et « Thriller ».
Impossible d’imagnier la radio sans la voix de Michael Jackson.
Pourquoi la sortie de ce documentaire clivant, une dizaine d’années après la mort du « roi de la pop »?
Ce n’est pas sorcier : Michael Jackson est victime d’une chasse aux sorcières raciste et rigoriste, qui tient à le déshériter de son héritage social et culturel.
À vrai dire, les médias américains ont toujours affiché une sorte de bipolarité lorsqu’il s’agissait de Michael Jackson : au milieu des années 1990, ils l’accusent de pédophile malgré son acquittement, à sa mort on le couvre d’hommages, et aujourd’hui, on le ressuscite pour lui faire subir un nouveau procès.
Comme on dit en anglais : « can’t live with him, can’t live without him ».
Pour ne pas nuire à l’objectivité de ce texte, je me suis imposé une distance entre mon idole – que j’ai vu en concert deux ou même trois fois – et moi.
De ce fait, j’avoue être contre la pédophilie ou tout autre acte injuste fait aux enfants.
Toutefois, je condamne les actes de parjure, qui ont été motivés par l’argent, et les histoires fabuleuses à des fins mercantiles.
Mes pensées vont à la famille Jackson, qui doit vivre des moments difficiles en voyant des médisants miner la crédibilité de leur défunt bien-aimé.
Si la tendance se maintient, HBO deviendra un tribunal de première instance, dépourvu de juges, d’avocats et d’enquêteurs. Les documentaristes seront les seuls maîtres à bord.
Pour conclure, je joins ma voix à celle de millions d’autres personnes noires, pour reprendre en choeur la chanson phare de Michael Jackson « They don’t care about us ».
Pour prendre part à la conversation, laissez un commentaire au bas du texte. Merci.
4 Commentaires
Salut Walter. Boy, il a du « stock » à commenter dans cet article.
Commençons par « le plus grand artiste de tous les temps ». Euh … tu y vas fort! Inutile rappeler les grands noms de la littérature. de la musique ou autres arts, pour que tu comprennes que je ne suis absolument pas d’accord.
Peut-être que ton critère est le nombre total de fans. A ce compte, MJ est dans les premiers sinon le premier, mais ce n’est d’aucune façon mon critère pour l’importance des artistes.
La comparaison Presley-Jackson est boiteuse car même si moins de trente ans séparaient l’apogée de ces artistes, les USA avaient beaucoup changé durant ce laps de temps. Je crois sincèrement que Presley a eu plus d’impact que Jackson. Toutefois, si Presley avait été noir, aucun doute qu’il n’aurait pas eu le dixième du succès qu’il a obtenu.
Le disco! Dieu, que j’ai maudit son apparition. Attention, ce n’est pas que je détestais la musique disco. Sans en être un grand fan, j’appréciais son rythme entraînant et même la charge émotive ou sensuelle de certains morceaux. Ce que je détestais par dessus tout, c’était les salles disco et leur clientèle endimanchée et crispée qui poussaient un peu partout et remplaçaient souvent les salles de musique rock que j’aimais beaucoup. Crois-moi, la question raciale n’était absolument pas en cause, du moins pour les Québécois du temps. Je ne souviens pas d’avoir vu une seule personne non blanche les quelques dix ou vingt fois que je me suis aventuré dans ces salles, le plus souvent pour m’y ennuyer mortellement. Je parle de salles dans les régions ou à Montréal. Le Montréal des années 70 était démographiquement très différent d’aujourd’hui.
Pour arriver au coeur de ton article, je ne suis pas du tout certain que la couleur ait un si grand role que ca. C’est plutôt l’immense popularité de Jackson qui est la force d’attraction. En disant cela, je dévoile mon jeu. En effet, les chances sont très grandes que la motivation financière soit la raison de ces nouvelles dénonciations. Même Oprah n’a pu résister à prendre sa part en invitant les deux dénonciateurs. Je ne blâme pas Oprah, dans un certain sens, elle n’avait pas le choix.
Un exemple parmi nous est celui de Claude Jutra. Le type avait semble-t-il une attirance pour les adolescents. Je ne suis pas certain de ce que j’avance, mais pour les relations hommes-femmes, l’age minimal de consentement était de 14 ans, sauf dans les cas en position d’autorité. Est-ce que Jutra a eu des « chums » entre 14 et 17 ans? Si oui, je ne crois pas que c’était illégal.
Un jour. plus de vingt après la mort de Jutra, des rumeurs ont circulé à propos d’un type, dont on ne connait toujours pas l’identité et donc la crédibilité. Selon ces rumeurs Jutra autait agressé le type alors agé de moins de 14 ans. Un autre, identifié celui-là, a dit que Jutra, alors qu’il était ivre, aurait fait ce qu’il a percu comme des avances. Le type, lui aussi agé de moins de 14 ans, aurait dit à Jutra de se tenir tranquille ou quelque chose du genre. Jutra aurait alors quitté la pièce.
En moins de 24 heures, l’opinion publique avait tranché. Une semaine après, le nom Jutra était retiré partout. Aucun procès, aucun contre-interrogatoire. La comparaison est boiteuse entre les cas Jackson et Jutra. Pour Jutra, il n’y avait surement pas un possible intérêt financier, mais dans les deux cas, les vedettes sont déclarées coupables longtemps après leur mort et sans la moindre contre vérification.
Well, enough for now.
Boy, oui, il y a du stock, tu viens d’en ajouter. Elvis a eu plus d’impact que Michael? Peut-être… Un débat sans fin.
Et tu as peut-être raison de dire que la couleur n’est pas le point fondateur de cette histoire, mais vois-tu, la population noire pense autrement. Qui a raison? Je ne sais pas, mais une chose est sûre : le doute des Noirs est légitime.
Merci encore pour ta visite, cherami! Toujours un plaisir de lire tes commentaires.
Bonjour Walter. Je trouve sidérant que la version des nouveaux plaignants soit acceptée par plusieurs sans le moindre questionnement. D’autant plus qu’un de ceux-ci avait déjà témoigné sous serment ne pas avoir été agressé par M. Jackson.
Le Journal de Montréal s’en donne à cœur joie. Ce n’est pas surprenant puisque l’intégrité journalistique est à peu près nulle dans ce journal.
Combien ces deux individus ont été payés pour paraître dans ce documentaire (ou pseudo-documentaire) ?
Ont-ils espoir de toucher plus d’argent en provenance de la succession?
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