« Ma diw sa Kasayòl te di bèf la wi (je te dirai ce que Cassagnol avait dit au bœuf, tu sais ».
La langue haïtienne est riche et colorée, et cette expression constitue la preuve de la créativité linguistique des Haïtiennes et des Haïtiens.
En fait, cette formule euphémique est employée pour dire de gros mots sans paraître vulgaire.
« Mais qu’est-ce que Cassagnol avait dit au bœuf ? », m’a demandé, hier, une lectrice d’origine sud-américaine.
Eh bien, voilà, Cassagnol était un villageois haïtien qui possédait une grande savane dans laquelle un de ses bœufs prenait plaisir à faire ses besoins.
Un matin, le bœuf a été pris en flagrant délit, et Cassagnol, qui était irrité par la situation, lui a dit ceci : « lèw panse w’ap sal savann nan, se boudaw wap sal paske se sèlman lè lapli tonbe boudaw lave ».
« Quand tu penses que tu salis la savane en faisant tes besoins, tu salis ton derrière, car tu ne le laves que lorsqu’il pleut. »
Bref, la morale de l’histoire, c’est que dans le monde de Cassagnol, on prend les bœufs par les cornes, et on insulte les hommes par des subtilités du langage.
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