Si vous aviez besoin d’exemples de gens qui se rabaissent en caressant toujours dans le sens du poil, ne cherchez pas plus loin que l’apparition de Nicki Minaj à la convention Turning Point USA, à Phéonix, en Arizona, dimanche 21 décembre. Dans une conversation sur scène avec Erika Kirk, veuve de l’influenceur d’extrême droite Cherlie Kirk, la rappeuse s’est comportée en lèche-cul, en opportuniste, afin de s’assurer les bonnes grâces de Donald Trump, comme un sousou le ferait.
Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec le vocable sousou, ou ti sousou au Cap-Haïtien, je profite de la controverse soulevée par Nicki Minaj pour définir ce terme haïtien par un bref rappel historique.
Le mot sousou est né dans les plantations coloniales de Saint-Domingue – Haïti. Il désigne les Soussous, une ethnie africaine originaire de la Guinée, qui étaient des esclaves domestiques dans la colonie de Saint-Domingue. Reconnus comme étant de grands cuisiniers, les Soussous avaient certes des privilèges par rapport à l’ensemble des esclaves.


Afin d’honorer son statut de larbin de « première classe », le Soussou pouvait même se tuer pour le maître. Il dénonçait tous les complots susceptibles de briser les chaînes de l’esclavage.
Bref, c’était un piteux espion à la solde des colons français, au grand mécontentement des esclaves des champs.
Or, après avoir vu Nicki Minaj sacrifier les femmes noires publiquement pour recevoir les applaudissements de l’extrême droite, nous constatons que le sousouisme de l’époque coloniale s’est modernisé.
Avant de poursuivre cette analyse, il convient de dire que la rappeuse afro-américaine a le droit d’exprimer librement ses points de vue. Elle a aussi le droit de déclarer publiquement son soutien à une idéologie, un parti ou un leader.
Cependant, elle peut s’attendre à ce que sa désinvolture pousse les membres de sa communauté à la critiquer sévèrement, voire la bannir.
Parmi les nombreux actes d’aplaventrisme de Nicki Minaj, dimanche, elle a déploré le fait que les femmes noires aient le besoin d’obliger les autres à minimiser leur beauté pour se sentir bien.
« Je n’ai pas besoin qu’une blonde aux yeux bleus minimise sa beauté, car je connais la mienne. Je ne veux pas que ce qui a été fait aux petites filles noires soit infligé aux petites filles blanches », a-t-elle dit, le plus sérieusement du monde.
Non seulement les allégations de Nicki Minaj sont fausses, mais le nouveau visage du sousouisme a agi comme si elle vivait dans un monde égalitaire et inclusif.
Pire encore, c’est en partie à cause de gens comme elle que la notion voulant que les Blancs soient le nouveau groupe opprimé a pris naissance.
C’est cette croyance de racisme anti-Blancs qui a poussé Donald Trump, le nouveau dieu de Nicki Minaj, à supprimer les mesures en faveur de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion (DEI).


Étant donné qu’elle est d’origine trinidadienne, on aurait pensé que Nicki Minaj, de son vrai nom Onika Tanya Maraj, profiterait de son passage à la convention Turning Point USA pour dénoncer les agents de l’ICE, la police de l’immigration américaine, qui maltraitent les personnes interpellées.
Rien de cela ne s’est produit. Nicki Miniaj a plutôt vendu son âme au diable en échange d’une grande visibilité médiatique, qui risque de lui coûter cher.
Dans quelques années, elle devra expliquer à l’Amérique noire, aux victimes du mouvement MAGA ou même à son enfant les raisons pour lesquelles elle voue une grande admiration au dictateur Donald Trump.
Bref, sur scène, Nicki Minaj semblait être perdue, désorientée, ne pouvant trouver d’autres positions que celle de l’aplaventrisme.
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