À la suite de la publication de mon texte « Quand deux touristes chinoises tombent en amour avec le riz collé et le griot de Montréal », où la cuisine haïtienne est hissée au sommet du monde de la gastronomie, quelques lecteurs et lectrices venant de divers pays de l’Afrique et de la Caraïbe m’ont contacté par le biais d’un message privé.
Ces bonnes gens, qui ont fait preuve de politesse et de courtoisie, n’avaient que de bonnes choses à dire à propos de la cuisine haïtienne. Toutefois, elles ont l’impression d’être effacées ou mises de côté dans mes textes visant à valoriser le savoir-faire culinaire de la communauté noire.
C’est un secret de polichinelle que la communauté haïtienne joue un rôle prédominant dans mes écrits. Cependant, il importe de savoir que si le « saka-saka » et le « liboké », des plats traditionnels du Congo, ne sont jamais sortis de ma plume, il n’en demeure pas moins que les cuisines africaines occupent une place de choix dans mon cœur.
Comment pourrais-je oblitérer l’art culinaire de mes ancêtres, du continent qui a donné naissance aux célèbres plats le « thiéboudienne », le « mafé » et le « dibi » (agneau braisé), qui font la fierté du Sénégal ?
Et que dire du « poulet DG » du Cameroun ?
Et la Côte d’Ivoire n’est pas célèbre que pour la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix et les Cascades de Man. Sa gastronomie se démarque par des plats comme l’« alloco » et l’« attiéké ».
En toute honnêteté, grâce aux marchés africains, Rela et Kanepicerie, il ne se passe presque pas une semaine sans que du poulet braisé, des beignets et du bissap (jus d’hibiscus) ne se retrouvent sur ma table à manger.
Quant à la cuisine caribéenne, le « poulet jerk » du pays de Bob Marley n’a pas besoin de présentation. À mon avis, plus il a l’air brûlé, mieux c’est : il fond dans la bouche et y laisse un goût délicieux.
Vous préférez « l’oxtail » ? « Ya mon ! », comme dirait l’autre qui n’est pas Jamaïcain, mais qui adore la culture jamaïcaine, c’est un choix judicieux.
Bref, qu’il s’agisse du « flying fish » de la Barbade, du « curry » et du « roti » de la Trinité-et-Tobago, du « pelau » de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ou du « bokit » de la Guadeloupe, la gastronomie antillaise se caractérise par sa diversité ethnique.
On dit bien que tous les goûts sont dans la nature, mais les saveurs bien épicées se trouvent dans les pays tropicaux.
La gastronomie de mes ancêtres et de mes frères et sœurs de la Caraïbe est incomparable.