Des quartiers populaires des Caraïbes aux grandes villes cosmopolites de l’Amérique du Nord, en passant par les pays africains, la musique de Bob Marley résonne encore au 21e siècle et continuera de de le faire pendant des centaines d’années. L’artiste jamaïcain, qui chantait l’amour et la paix, est une icône qui ne meurt pas.
Le film One Love confirme ce que je pensais de l’impact social de Bob Marley : l’album Exodus a inspiré de nombreux artistes à travers le monde.
En effet, dans les années 1980, des chanteurs haïtiens, comme Ti Manno, ne juraient que par les œuvres musicales de Robert Nesta Marley. L’Ivoirien Alpha Blondy lui voue une grande admiration. Et pour rendre hommage à Marley, l’Afro-américain Stevie Wonder a composé la chanson Master Blaster.
Personnellement, je n’oublierai jamais ce moment : lors de l’une des célèbres fins de semaine de soldes des magasins de la rue Saint-Hubert, un marchand qui essayait d’attirer mon attention a crié : « Hé, Bob Marley ». Soucieux du racisme latent, dans lequel tous les Noirs sont mis dans le même panier, j’ai systématiquement répliqué en disant « Hé, Elvis Presley! », sous le sourire approbateur de ma défunte mère, qui m’accompagnait.
Il ne fait aucun doute que mes dreads aient influencé la désinvolture de ce marchand qui était Blanc, mais qui ne ressemblait pas du tout à Elvis. Avec un peu de recul, en pensant à ce moment, j’ai pu mettre mes émotions de côté et célébrer la popularité de Bob Marley.
Nul n’a besoin d’être Jamaïcain, Noir, rastaman ou même amoureux du reggae pour être inspiré et touché par la musique de Bob Marley. Les paroles de ses chansons vont bien au-delà de la musique. Elles se sont notamment rendues au Zimbabwe, où des guérillas noires se battaient pour l’indépendance de leur pays, en 1980.
Les paroles libératrices de Marley ont également foulé le sol new-yorkais, car, en 1978, les Nations unies lui ont décerné la médaille de la paix, quelques mois après qu’il a réuni sur scène les deux politiciens rivaux, Michael Manley et Edward Seaga, lors de son spectacle intitulé One Love Peace Concert, à Kingston, en Jamaïque.
Ce moment a été crucial dans la carrière musicale de Bob Marley, et en tant que passionné de l’histoire, je reproche au film de ne pas être allé en profondeur, de ne pas avoir enlevé de notre tête le doute qu’on est allé se coucher plus bête.
Et qu’en est-il de la mère de sa relation avec Cindy Breakspeare (la mère de Damian), une Torontoise qui a grandi en Jamaïque et qui a été élue Miss Monde en 1976 ?
Je comprends bien que la famille Marley n’ait pas trop voulu entacher l’image du trésor jamaïcain, mais, voyez-vous, aussi surprenant que cela puisse paraître, j’aime savoir que mes héros sont imparfaits. Non pas que j’approuve les cas d’adultère de Bob Marley, mais j’aime bien savoir que mon idole est réellement un être humain que j’ai placé sur un piédestal.
Qui a voulu assassiner Marley ? Là encore, le film en est resté à la surface des choses.
Cependant, il importe de souligner que l’acteur Kingsley Ben-Adir, qui a personnifié Bob Marley, a été à la hauteur de ce défi, et que Lashana Lynch a joué le rôle de Rita Marley avec brio.
Il était amusant d’entendre les acteurs « tchuiper » à l’antillaise, et les musiques jouées dans le film m’ont donné l’occasion de me replonger dans mes souvenirs d’enfance, dans un quartier à forte concentration jamaïcaine, où les chansons de Bob Marley berçaient mes samedis matin.
Bref, One Love est quand même un film qu’il vaut la peine de voir, pour l’amour de Bob Marley et de son héritage musical.
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