Anastasia Marcelin, qu’on l’aime ou non, se distingue par sa résilience et sa transparence. Lorsqu’elle fait ses diffusions en direct sur Facebook, son tempérament fougueux la pousse à dire certaines vérités que plusieurs d’entre nous taisent. En fait, ici, je ne parle pas d’Anastasia Marcelin, mais bien de l’activiste, qui se bat constamment contre le racisme et les injustices sociales.
Je parle de celle qui, à la suite de la mort de George Floyd, a rassemblé des milliers de manifestants au centre-ville pour dénoncer la brutalité policière, et ce, durant deux week-ends d’affilée, en 2020.
On peut ne pas être d’accord avec les points de vue d’Anastasia, mais on doit respecter la personne.
Violences psychologiques
Nous devons reconnaître l’impact qu’Anastasia a eu dans la communauté noire quand les choses n’allaient pas bien, notamment durant la crise des demandeurs d’asile haïtiens, en 2017.
Personnellement, je ne connais pas l’Anastasia, mère d’une fille merveilleuse. Mais je connais l’Anastasia qui ne passe pas par quatre chemins et dit honnêtement sa façon de penser.
Par exemple, le 12 janvier 2020, lors de la commémoration du séisme en Haïti, qui a eu lieu à la TOHU, alors que je marchais vers une connaissance pour la saluer, quelqu’un me prit par le bras et me guida vers un coin tranquille, loin du public.
C’était Anastasia. Et sans même me saluer, elle me lança ce qui suit : « Walker ! Ça fait depuis longtemps que tu vois qu’il y a des gens que tu connais qui m’intimident et qui me harcèlent sur Facebook, et tu ne dis rien ».
Elle m’appelle toujours Walker au lieu de Walter (rires), et c’est correct. Toutefois, ce qui n’est pas correct, c’est qu’il y avait effectivement des personnes qui la harcelaient, et je regardais avec passivité ces actes, qu’on pourrait qualifier de violences psychologiques.
Certes, certains diront qu’il s’agissait de plaisanteries, une façon haïtienne de démontrer de l’amour et de l’affection. Cependant, il importe de noter qu’il est injuste que ce soit toujours la même personne qui soit la cible de ces moqueries.
Anastasia a dû également faire face aux insultes et aux menaces de mort de groupes racistes qui la suivaient régulièrement sur Facebook.
L’acharnement
Ce qui est encore plus troublant, c’est qu’aujourd’hui, cinq ans plus tard, Anastasia doit encore surmonter les conséquences regrettables du sexisme, voire de la misogynoir, dans sa propre communauté.
Il y a quand même des limites à la résilience.
Parlons un peu de sa candidature à la mairie de Montréal-Nord ! Même dans cette étape importante de sa vie, on a trouvé le moyen de traiter ce sujet avec dérision et humour méprisant.
Et lorsque Futur Montréal a retiré sa candidature, elle est rapidement redevenue la risée des réseaux sociaux.
Pourquoi ?
Il est difficile de répondre à cette question, mais je peux réitérer clairement qu’il y a des limites à la résilience.
Quand Anastasia est en direct sur Facebook, et qu’elle plonge dans ses monologues plaintifs pour se défendre d’allégations, on pourrait croire qu’elle est une superwoman.
Or, parfois, même Superman ne parvient pas à cacher ses émotions à l’écran, et Anastasia n’est pas différente. On ne sait pas comment l’activiste de Montréal-Nord réagit quand la caméra est désactivée.
Certains mots blessent.
Le fait d’être constamment la risée de l’opinion publique peut s’avérer douloureux.
Il ne fait aucun doute que ça joue dur en politique, et Anastasia est une cible idéale pour les coups bas de cet univers, que ce soit au fédéral, au provincial ou au municipal.
Qu’en est-il donc de la vidéo qui a provoqué ce naufrage politique ?
Si l’ancien proverbe dit « les paroles s’envolent, mais les écrits restent », aujourd’hui, force est de constater que les vidéos circulent beaucoup. Peut-être un peu trop, même.
L’équipe de Futur Montréal aurait dû savoir qu’Anastasia Marcelin n’a pas la langue dans sa poche. Anastasia, de son côté, devait se douter que les « squelettes » cachés dans son placard attendaient le moment opportun pour se montrer.
Enfin, que l’on soit d’accord ou non avec ses positions sur les enjeux sociaux, Anastasia Marcelin ne laisse personne indifférent, et c’est la raison pour laquelle elle peut se faufiler dans l’hôtel de ville de Montréal-Nord en tant que candidate indépendante.
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1 Commentaire
Bonjour Walter je voulais vous dire merci pour votre excellent article sur Anastasia. Votre honnêteté et perspicacité sont vraiment appréciables. En tant que personne qui connaît Anastasia depuis un an, je peux témoigner de sa force, de sa compassion et de son engagement inébranlable envers la vérité. Elle est une personne remarquable qui apporterait certainement l’intégrité et la confiance nécessaires à la scène politique. Merci encore de partager son histoire avec vos lecteurs. Josee xx