Quand je voyais Vladimir Guerrero fils, tout jeune, marcher avec sa batte de baseball, je n’aurais jamais imaginé qu’il deviendrait un jour une vedette de la MLB, et encore moins un joueur clé des Blue Jays de Toronto lors de la Série mondiale de 2025.
Vladimir fils est né à Montréal le 16 mars 1999. Il devait avoir 18 mois quand je l’ai vu pour la première fois. Nous habitions dans le même immeuble, au centre-ville. Il vivait avec son oncle (le frère de Vladimir père) et sa grand-mère, qui ne le quittait jamais. Ils étaient au premier étage, et moi, au 11e.
En réalité, il n’y avait pas d’enfants avec qui Vladimir fils pouvait se lier d’amitié dans cet immeuble. Il jetait donc son dévolu sur son bâton de baseball et sa balle, qu’il essayait de frapper, dans la cour arrière, toujours sous la surveillance de sa grand-mère.
Que ce soit dans l’immeuble ou à l’extérieur, Vladimir fils répétait la même routine tous les jours : simuler un coup du circuit avec son bâton.


Quand je lui faisais un « high five », il déposait son bâton au sol, et faisait un bond pour atteindre ma main.
Je n’avais jamais aperçu de sourire sur son visage joufflu, mais j’avais été particulièrement intrigué par son regard perçant et attentif. Le même regard qui intimide les lanceurs du Major League Baseball.
Un jour, j’ai fini par élucider son amour pour le baseball, le sport le plus populaire de la République dominicaine, son pays d’origine.
Alors que je discutais avec ma voisine, Mme Gauthier, la mère de Pierre Gauthier, ancien directeur général du Canadien de Montréal, Vladimir fils est passé devant nous avec son éternel bâton de baseball et nous a regardés comme si nous étions ses adversaires.
Il n’était accompagné de nul autre que de Vladimir Guerrero, qui, à l’époque, dominait le MLB dans l’uniforme des Expos de Montréal.
C’est ainsi que j’ai compris que l’enfant de trois enfants voulait simplement marcher sur les traces de son père célèbre et imiter son élan de frappeur. En raison de sa barrière linguistique, Vladimir père parlait peu, mais il était très cordial et donnait souvent des billets des Expos à quelques-uns d’entre nous, comme le faisaient Cliff Floyd et d’autres joueurs, qui habitaient aussi dans l’immeuble.

Comme plusieurs amateurs de sport, le plus beau souvenir que je conserve de Vladimir fils, c’est lorsque, le 29 septembre 2002, il est sorti de l’abri des Expos et a une fois de plus imité son père en saluant la foule avec la casquette de l’équipe, à la fin de la saison.
J’avais regardé le match à la télé, et je dois avouer que, malgré le signe d’un enfant désirant connaître la gloire, je n’ai pas pu lire l’avenir de Vladimir fils dans ma boule de cristal.
Cependant, j’ai retenu la leçon suivante : dans le sport, le talent ne suffit pas. Il faut travailler fort, très fort, et ce, dès le tout jeune âge, comme Vladimir Guerrero fils.
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