Montréal n’a jamais été aussi sale, mais la priorité de l’administration Plante était de cacher cette saleté en multipliant, à tort ou à raison, les pistes cyclables. J’espère qu’en commençant le texte sur ce ton, je ne recevrai pas de messages de gens m’invitant à retourner à Port-au-Prince, qui est encore plus sale que la métropole. En fait, je ne fais que répéter les paroles de ceux et celles qui ont voté pour la nouvelle mairesse, Soraya Martinez Ferrada.
En fuyant la dictature du général Pinochet, au Chili, au début des années 1980, les parents de Soraya Martinez Ferrada n’auraient jamais imaginé que leur fille bénéficierait des systèmes de la démocratie à un tel niveau.
Relever les grands défis
Devenir mairesse de la deuxième plus grande ville du Canada, ce n’est pas négligeable. Dans le cas de Mme Martinez, cela représente l’ultime symbole de réussite d’une personne provenant d’un pays dont le chef d’État, totalitariste et sanguinaire, a déjà déclaré : « Aucune feuille ne bouge dans ce pays sans que je le sache ».

Cela dit, après sa lune de miel, cette période de grâce accordée par la population, de grands défis attendent la mairesse Soraya Martinez Ferrada.
Primo, comment régler le problème des pistes cyclables, qui semblent ulcérer une bonne partie de la population, plus principalement les automobilistes?
Secundo, saura-t-elle agir en « mairesse de logement », comme elle l’avait soutenu au début de l’année, avant même de devenir cheffe du parti Ensemble Montréal?
Et qu’en est-il de la crise de l’itinérance, ce phénomène qui se répète un peu partout dans le monde?
Dans son discours de victoire, dimanche soir, Mme Martinez a reconnu les difficultés à venir. Elles sont nombreuses, et elle semble prête à faire disparaître le déclinisme qui a envahi l’esprit des Montréalais.
En d’autres mots, Mme Martinez et son équipe, composée entre autres de Claude Pinard, devront assumer la lourde tâche qui consiste à stopper l’hémorragie de l’exode des Montréalais vers les banlieues.


Une première impression positive et puissante
Selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec, près de 200 000 personnes pourraient fuir Montréal, soit une diminution de 10 % de la population.
Cette situation est inquiétante, car, de jour en jour, on voit l’apparition de symptômes d’une ville rétrécissant.
Prenons en exemple la grève à la STM qui durera 28 jours. Le samedi 1er novembre, la veille des élections municipales, c’était la première fois en 38 ans qu’aucun autobus ni métro n’avait circulé pendant toute la journée.
Comment les gens qui vivent en situation de pauvreté et qui n’ont pas de voiture vont-ils faire pour se rendre à leur rendez-vous médical? Ou même aller travailler sans courir le risque d’être en retard?
Je doute fort que Soraya Martinez Ferrada puisse répondre à ces questions, mais, ce qui est évident, en tout cas, c’est que la paralysie du transport collectif est sa principale préoccupation pour l’instant.
Au lendemain de son élection, elle a demandé une rencontre d’urgence entre la Société de transport de Montréal (STM) et le Syndicat de transport de Montréal afin de mettre un terme à la grève.
« On l’a bien vu en fin de semaine : quand le transport collectif ne fonctionne plus dans la métropole du Québec, ça a un impact direct sur les travailleurs. Et on a bien vu qu’une ville ne fonctionne plus quand le transport ne roule plus », a-t-elle dit en conférence de presse.
Le message était fort, d’autant plus que, un peu avant de prononcer ces propos, elle a pris son premier bain de foule à la station de métro Saint-Michel.
Rendre Montréal plus attrayant
Mais au-delà de l’importance de trouver des solutions à la crise du logement et au problème de l’itinérance, j’ai la ferme conviction que Mme Martinez saura redonner à Montréal le prestige et la grandeur qui lui permettraient d’être parmi les plus grandes destinations touristiques.
Ne l’oublions pas : la nouvelle mairesse était ministre du Tourisme au fédéral avant de rentrer au bercail.
Sur ce point, elle s’est dite étonnée que l’administration Plante ait retiré la candidature de Montréal, qui devait accueillir des matchs de la Coupe du monde de la FIFA en 2026, en raison de soucis économiques.
L’été prochain, on se rendra compte de l’importance du rendez-vous sportif et social que Montréal a manqué.
Non seulement cet événement d’envergure aurait procuré des retombées économiques à Montréal, mais il aurait également mis en valeur la métropole.
Bref, je ne connais pas Soraya Martinez Ferrada, et je ne l’ai jamais rencontrée non plus. Cependant, j’ai suivi son parcours depuis qu’elle a décidé de se lancer dans la course à la mairie, et je dois admettre qu’elle inspire confiance.
Comme l’indique le slogan de son parti (Ensemble Montréal), dès son premier jour de règne à l’hôtel de ville, elle a démontré qu’elle était attentive et qu’elle agissait.
Et espérons pour nous, citoyens de cette ville qui veut se refaire une beauté, qu’elle continuera sur cette lancée.
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1 Commentaire
Moi, en tout cas, je ne veux pas que tu t’en retournes nulle part. Tu peux être d’ailleurs et d’ici en même temps. C’est ici que je te préfère.