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Perte de poids : foutons la paix à Serena Williams !


D’un côté, les photos illustrant la métamorphose de Serena Williams me rendent perplexe, mais de l’autre, je joins ma voix à celle de ceux qui pensent qu’on devrait foutre la paix à la plus grande joueuse de tennis de tous les temps. 

Pour vous mettre en contexte, depuis quelques jours, le corps de l’Afro-Américaine suscite un tollé dans les médias sociaux. 

Pourquoi ? 

Parce qu’elle n’a plus les courbes plantureuses qui font saliver les hommes de la communauté noire, et qui intimidaient ses adversaires sur les courts de tennis. 

Ne pas savoir sur quel pied danser

Après avoir publié une série de photos de sa séance d’entraînement, vendredi dernier, Serena a fait savoir à ses fans qu’elle s’entraîne intensivement. 

Résultat : une incroyable perte de poids, qui rend la star de tennis presque méconnaissable. 

Pour expliquer sa transformation, plusieurs internautes ont évoqué l’Ozempic, un médicament utilisé contre le diabète, tandis que d’autres jettent le blâme sur son mari blanc, sans aucune preuve tangible. 

Mais l’ironie réside dans le fait qu’à l’époque, on mettait en doute sa féminité en raison de son physique musclé, qui est distingué par ses grands biceps et sa musculature extraordinaire. 

Certains journalistes avaient même proposé qu’elle affronte les hommes plutôt que de dominer les « pauvres joueuses » sur le circuit de la WTA. 

Or, aujourd’hui, on retourne notre veste et critique la minceur de Serena, comme si son corps nous appartenait. 

Comme le dit l’expression haïtienne : « Kouri pou lapli, tonbe nan rivyè » (en cherchant à éviter la pluie, on tombe dans la rivière). 

La morale de l’histoire est qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, surtout lorsqu’il s’agit d’une femme noire qui a dominé l’univers de la balle jaune. 

Elle a porté l’Amérique noire sur ses épaules

Aujourd’hui, bien qu’elle soit riche et célèbre, on peut conclure en toute honnêteté que cela n’a pas été facile pour Serena Williams. 

Quand ce n’était pas le bannissement de ses combinaisons moulantes, c’était la création d’une régulation concernant le choix de la coiffure des joueuses, qui la visait principalement. 

Tout avait été mis en œuvre pour qu’elle ne devienne pas une légende du tennis, voire du sport en général. 

Dernier point : Gens de la communauté, certains d’entre nous agissent comme des oublieux, ignorant que Serena a démocratisé ce sport de Blancs et de riches, qui était jugé trop conservateur. 

C’est grâce à ses 23 titres du Grand Chelem, à ses 73 titres en simple et à ses quatre médailles d’or aux Jeux olympiques que Naomi Osaka et Coco Gauff ont su que le tennis féminin n’était pas défini par le fait d’être une femme blanche aux jupes plissées, tenant une raquette. 

En 2012, lorsque Trayvon Martin, un adolescent noir, a été tué par un vigile, en Floride, Serena Williams s’est exprimée contre la violence policière à l’encontre des personnes afro-américaines.

En 2020, elle avait également dénoncé le meurtre de Breonna Taylor ainsi que celui de George Floyd.

En fait, Serena Williams nous a portés sur ses épaules tout au long de sa carrière, et c’est maintenant notre tour de l’épauler en lui foutant la paix. 


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Auteur

Gagnant du prix Rédacteur (rice) d’opinion aux Prix Médias Dynastie 2022, Walter Innocent Jr. utilise sa plume pour prendre position, dénoncer et informer. Depuis 2017, il propose aux lecteurs du magazine Selon Walter une analyse critique de l'actualité.

1 Commentaire

  1. Bonjour Walter.

    Serena paraissait fort bien lors de ses dernières sorties publiques, entre autres lors de son passage au Super Bowl. Je crains seulement que les mauvaises langues recommencent leurs sornettes de dopage. Quand je peux, je leur conseille de visionner ses premiers grands succès à l’âge de 17 ans. Elle avait déjà une très forte musculature alors que Venus était mince comme une gazelle. C’était évidemment contre ses principes, mais pourquoi diable Richard aurait-il permis à Serena de se doper et le refuser à Venus.

    Dommage qu’elle n’ait pu retrouver un poids plus convenable à la compétition après la naissance de sa première fille. Cela était pour elle un grand handicap.

    Considère-t-elle un retour à la compétition? En tout cas, les deux sœurs ont jusqu’à maintenant une bien belle après-carrière. Dommage par contre qu’elles soient encore dans l’état ultra rétrograde de Floride.

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