Grâce à son omniprésence sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Instagram, où il vulgarise l’actualité avec un humour qui lui est propre, l’humoriste et activiste Renzel Dashington n’a plus besoin de présentation. Il dénonce les injustices sociales et fait rire les internautes. Or, avec son nouveau spectacle, qui s’intitule Mouton Noir, il compte nous faire rire encore plus.
Le 18 avril, quand je me suis présenté au spectacle de Renzel Dashington, qui s’est tenu au « Comedy House », dans le centre-ville, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. C’était la première fois que je le voyais sur scène.
Faire tomber les tabous
Dès que l’humoriste d’origine haïtienne a pris le micro, il a d’emblée admis qu’il était un peu nerveux, car il s’agissait de la première présentation de son nouveau one-man-show. Mais on avait l’impression qu’il se moquait un peu de nous, car il était en plein contrôle et a fait preuve d’un professionnalisme sans faille.
Il est habitué aux grandes occasions.
La preuve, en 2023, dans le cadre du Festival juste pour rire, la bande d’humoristes de Renzel Dashington, les Bad Boys du Rire, a attiré plus de 20 000 personnes au Quartier des spectacles. Cet exploit aurait pu l’inciter à rester figé dans ce passé pas si lointain et glorieux, mais non !
Il est allé de l’avant : nouvelles blagues, nouvelles victimes.
Dans Mouton Noir, les membres de la communauté haïtienne sont la cible de la première blague, dans laquelle Renzel Dashington explique comment ceux-ci ont une facilité inouïe à transformer ou rebaptiser certains aspects de la vie, et le public est rapidement conquis.
Il est difficile de déterminer si Dashington est réellement un mouton noir, mais une chose est sûre, il est une bête de scène : pendant près de 90 minutes, il fait tomber des tabous de la société et interagit aisément avec le public.
Il était une fois en Gaspésie
Pour la rédaction de Mouton Noir, Renzel Dashington s’est nourri de ses expériences personnelles ainsi que de « choses et gens entendus », comme le dirait l’inoubliable conteur haïtien, Maurice Sixto, ce qui insuffle de l’authenticité à son spectacle.
Par exemple, l’un des moments forts de Mouton Noir est lorsqu’il raconte sa rencontre avec Quentin, un Autochtone, en Gaspésie. De manière intelligente, il dénonce les injustices vécues par les Autochtones en harmonisant des faits historiques avec l’humour.
L’humoriste a aussi relaté une conversation téléphonique avec une copine québécoise (ma blague préférée), où celle-ci a lancé une phrase qui a laissé tout le monde plié de rire.
Bref, il n’existe pas de barrières linguistiques dans Mouton Noir, c’est-à-dire que Renzel Dashington n’a pas peur des mots, mais il s’est plutôt servi d’onomatopées éclatantes pour lever le voile sur le plus grand tabou de la communauté haïtienne.
Un numéro hilarant, dans lequel plusieurs risquent de se reconnaître (rires).
Il importe également de mentionner le nom de Claudine Napoléon, une humoriste en émergence, qui a ouvert pour Renzel Dashington. Elle est drôle et possède une bonne présence scénique.
Je me permets de conclure avec ce message important : pour des raisons connues de tous, il est essentiel de soutenir les artistes, les humoristes et les entrepreneurs de la communauté noire.
Renzel a consacré beaucoup de temps à l’écriture de son one-man-show pour vous faire rire, encore et encore.
Que vous soyez Noir, Blanc, Arabe ou Latino, allez voir Mouton Noir, un bon spectacle qui porte un regard comique sur notre réalité.
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